Ingrid Larue s’est donné la mort

Ingrid Larue s’est donné la mort le 15 juillet 2014.

Amie des animaux, elle avait rencontré la grande misère des chats errants et abandonnés dans les cités de Louviers et pour leur venir en aide, elle avait créé en 2011… l’association « Boule de poils ». L’objet de cette association reprenait celui de L’École du chat déposé 35 ans plus tôt… Éviter la prolifération des chats errants en les capturant pour les stériliser, veiller à leur bien être en leur apportant tous les soins nécessaires, faire adopter les chatons, et tenter de faire de la prévention et de l’éducation auprès des propriétaires de chats. Ce programme, que L’École du Chat s’épuise depuis 30 ans, à réaliser, a coûté la vie à Ingrid.

Même si elle connaissait, comme tout un chacun, les inéluctables soucis qu’apporte la vie, son engagement auprès des chats doit nous interroger. A sa mort, elle laissait près de 150 chats… à sa collaboratrice qui a pu en recaser une partie dans d’autres associations, mais qui a le reste de la colonie en charge ( et peu de moyens financiers pour y faire face). Mais comment en est-elle arrivée là ? « Elle n’a pas été raisonnable » diront certains « elle n’a pas su gérer la situation » , ou « elle avait sans doute un problème pour avoir besoin de s’entourer de tant de félins ? »

Elle n’a pas pu, pas su réaliser l’objet de son association, très simple dans sa formulation, mais beaucoup moins dans la réalité !
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1978 – 2018 L’École du chat fête ses 40 ans…

Le 8 mars 1978, L’ECOLE DU CHAT voyait le jour , association Loi 1901 déclarée à la Préfecture de police sous le numéro 78/517, une association parmi tant d’autres mais dont l’objet, la défense des chats errants, allait révolutionner la protection animale.

Et, qui, mieux que « Nicolas le Chat » peut aujourd’hui témoigner de ce qu’il sait, de ce qu’il vit et de ce qu’est vraiment L’ECOLE DU CHAT ? Laissons-lui la parole !

« Bonjour !

Je m’appelle Nicolas Le Chat : j’ai trois ans et j’habite chez Marianne qui m’a adopté bien que je sois un chat très craintif… je partage la vie de nombreux autres félins qui comme moi, n’avaient nulle part où aller. Je viens d’un endroit où tout a été rasé pour être réhabilité, un véritable chantier avec grues, palissades, gardien avec chien de garde

Il y a aussi Poupie : elle a eu la chance d’avoir une maîtresse gentille mais qui est tombée malade, mise en maison médicale spécialisée. Personne de la famille ne pouvait accueillir Poupie petite chatte traumatisée par la maladie de sa maîtresse (Alzheimer) et qui présente des troubles neurologiques, se léchant et s’arrachant ses poils

Il y en a bien d’autres encore mais je ne peux tous les décrire .

Mon but est surtout de rendre hommage à tous les acteurs de L’École du chat car l’idée était vraiment révolutionnaire : attraper tous ces « sauvageons » dehors, les stériliser, les identifier, le projet était fou pour ceux qui ne nous aimaient pas ! Mais l’idée était lancée et elle a suscité un grand intérêt chez les protecteurs. Les Comités se créaient un peu partout. Les bénévoles mettaient en pratique un programme d’intégration et de sauvetage de ces chats qui n’avaient connu que l’abandon ou les massacres.

  • Ces militants présentaient leurs chats de gouttière, dits chats de maison , dans les Expositions félines, au milieu des superbes chats persans, chartreux et maine-coon venus concourir.

Ils y tenaient leur stand d’information, répondant à la traditionnelle question qui leur était posée « c’est quoi L’ École du chat ? »

  • Ils réalisaient tous les ans leur Calendrier École du chat unique en son genre avec ses 365 noms de chats, et chaque année avec un modèle différent ( un modèle de chat ! Bien sûr !) vendu à tous les comités de toutes nos régions.
  • Deux fois par an, ils organisaient une Brocante, à Noël et au Printemps, qui renflouait un peu le compte de l’association et permettait des rencontres avec les adhérents.
  • Les années passaient, les Comités devenaient de plus en plus nombreux et pour les rassembler, on créa une Fédération, la FACC, Fédération des Associations du Chat Citoyen, qui ne put malheureusement pas se développer, faute de temps et de disponibilité malgré un gros travail d’information fait en amont.

Aujourd’hui, la plupart de ces pionniers ont disparu et les associations avec eux ; d’autres structures ont vu le jour avec l’apparition d’ Internet.

  • Mais L’École du chat ne pouvait en rester là. Les trois plus « anciennes » de l’association , soucieuses de donner une pérennité à leur action, ont créé un Fonds de Dotation « Les Maisons du Chat » pour que les adhérents aient la possibilité de faire des legs au profit de l’École du Chat.

Moi Nicolas le Chat, je me fais le porte parole des tous les chats sauvés par L’association.

Je vous remercie tous , amis, bénévoles, adhérents, très chat-l’ heureusement.

J’ai aussi une pensée pour tous mes congénères qui n’ont pas croisé L’ École du Chat et qui se sont retrouvés en fourrière pour un destin fatal.

Je remercie tout particulièrement Marianne pour sa patience avec moi. Je ne peux pas vous expliquer mais dès que sa main s’approche trop près, je m’esquive, elle me regarde et me dit, : « Cela ne fait rien , je te caresse des yeux, un jour peut-être… »

Que soient aussi remerciés tous les particuliers et les associations qui ont apporté leur aide à l’ École du Chat :

  • Brigitte Bardot et sa Fondation pur les Noëls et les fêtes du Monde Animal.
  • La SPA de Paris pour le Front contre la Rage à Paris en 1984.
  • Nicole Sugier et la S.N.D.A pour ses conseils juridiques.
  • Jean-Michel Michaux chargé de la section animalière à la Mairie de Paris et qui a contribué à la « Loi Chat libre » du 6 janvier 1999.
  • 30 Millions d’Amis pour sa bienveillance et les Niches des cimetières.
  • L’Association Bourdon pour le prêt du local de la rue Championnet.
  • Le M.H.A.N un mouvement politique pour le respect des Hommes, des Animaux et de la Nature.
  • Les Présidents des Clubs de chats de race.
  • Les Vétérinaires pour leurs bons soins et leur patience.
  • Association Les Néréides Loves Animals qui nous a invités pour une Brocante exceptionnelle dans leur Show Room et pour sa contribution à la rénovation de La Chaumière.

N .B : « A propos de mon nom Nicolas ! Oui, je porte le nom du matou bien connu qui en 1981 a été attrapé par Michel Cambazard au Cimetière Montmartre, puis stérilisé, tatoué (premier chat libre identifié) et remis sur son territoire. C’est un honneur pour moi.

Nicolas, c’est aussi mon nom de baptême ! Car je suis arrivé en 2017 , l’année des N ! oui comme les chats de race nous avons droit aux noms de l’année. En outre, à l’École du Chat on ne sait jamais quel âge nous avons vraiment car nous naissons souvent dans la rue ou ailleurs et on nous « baptise » l’année de notre arrivée à l’École du chat. Et c’est là que commence notre vie : c’est là que nous renaissons laissant notre passé loin derrière nous.

Que 2018 soit enfin l’’année d’une véritable avancée dans notre protection ! »

Nicolas le Chat

40 ans 1978 – 2018 L’ECOLE DU CHAT fête ses 40 ans

Affiche offerte par Léonor Fini

En 1979, Madame Léonor FINI, avec d’autres artistes peintres, organise une exposition vente à la Galerie PROSCENIUM, au profit de l’École du Chat, et elle nous offre l’affiche de la grosse chatte tricolore qui deviendra « l’affiche de l’École du Chat » qui est toujours disponible à ce jour.